Les Auditions des Conservatoires d'arrondissements de Paris en Art Dramatique (témoignage)

Bonjour à tous, aujourd'hui je vais transmettre aux générations qui suivent et qui rêvent autant que moi de théâtre, mon témoignage concernant le passage des auditions aux Conservatoires d'arrondissements de Paris en Art dramatique pour le cycle 1. Tout d'abord...

Pourquoi un Conservatoire au lieu du Cours Florent (ou autre cours privé qui coûte un bras)?
Contrairement au Cours Florent, les cours des conservatoires de la ville de Paris, sont moins chers et de meilleurs qualité. Les tarifs des Conservatoires sont peux chers puisqu'ils sont calculés en fonction de votre Quotient Familial (QF). De plus, étant des établissements publiques, cela permet d'obtenir un diplôme reconnu par l'État, et pendant la période de vos études, une carte et un statut étudiant. Ce qui est mieux, puisque les entrées sont sélectifs et ne vous prend pas selon l'espace occupé de votre porte-monnaie contrairement aux cours privés. Donc pas mal d'avantages (logement, loisirs, réductions, etc...)
Le Cours Florent aujourd'hui ne vaut plus grand chose. À l'époque peut-être où les acteurs connus d'aujourd'hui l'ont presque tous fait, Florent a eu un impact si grandiose que tous les jeunes ambitieux d'aujourd'hui ont cru qu'il fallait passer par là pour devenir quelqu'un. Hors, aujourd'hui, même un ado plein aux as n'a même plus envie d'y aller. Selon le témoignage de quelques personnes, seuls les stages des vacances scolaires et la Classe Libre restent à faire malgré tout. Maintenant, les élèves migrent (petit à petit) vers le Cours Pygmalion ou d'autres cours privés à Paris et aux alentours. Même si les cours privés comme Florent font très bonnes impressions sur votre CV artistique et vous apporte un petit + pour passer les auditions des Conservatoires. Voilà pourquoi il faudrait au moins faire les stages.

Maintenant, parmi les Conservatoires que j'ai choisi (3 max.), vous saurez à quoi vous attendre si vous décidez d'y entrer...

Brève expérience de l'an dernier :
Après une expérience désastreuse sur les Conservatoires (14e, 1er, 12e), et bien sûr, une tentative de Licence d'Études Théâtrales à Paris III (centre Censier) qui a tourné au vinaigre, voilà que je dépense mon argent pour aller au théâtre, prendre exemple sur des comédiens talentueux (que ce soit au théâtre ou mes classiques du cinéma) et travailler par moi-même mon jeu d'acteur. Et voilà que je retente ma chance à la rentrée 2015, en priant de toutes mes forces que je n'aurai pas à recommencer 7 années d'affilée les mêmes auditions (jusqu'à mes 26 ans, la limite d'âge pour avoir le droit de les passer).

Présentation des textes choisis :
  • Dialogue de 3 min : Le Porteur d'histoire texte contemporain d'Alexis Michalik
  • Parcours libre de 3 min : réécriture de L'enterrement, sketch d'Anne Roumanoff


1 PREMIER TOUR, 3 CONSERVATOIRES


1. Conservatoire Jacques Ibert, Paris 19e (1er vœu)

Voilà, après quelques jours répétés au grand air, dans le parc des Capucins à Coulommiers, dont une fois avec deux jeunes anciennes du Cours Florent qui nous ont prêté de bons conseils, ma partenaire, Camila (ou Camille) et moi-même nous prenons cap sur le Conservatoire du 1er arrondissement.
Puisque ma partenaire qui me donnera la réplique passe son audition également dans ce Conservatoire, les jurés nous verront donc 2 fois dans la journée.

L'année dernière, j'ai tenté ce Conservatoire : la phobie d'un môme chez le dentiste, vous voyez ce que c'est? bah là c'était pareil... mais en pire! Puisque là, ma partenaire (et sa doublure) n'étaient pas dispo, j'ai dû me résoudre à donner la réplique à une élève actuelle du Conservatoire. Elle jouait bien, mais avec le texte (dont celui-ci est proche du vaudeville, donc rythmé et spontané) en main, ce n'était pas spontané, et donc pas drôle... et horriblement bof! La gêne se voyait sur mon visage comme le pif de Sarkozy. Qu'est-ce qui m'a achevé? Son interruption au plus vieux juré des 2 (que on appellera sur cette page Gérard), au bout d'1 min et d'un odieux : "C'est bon merci, j'en ai assez vu..." avec sa tête de prof saoulé à mort de sa journée que j'avais la forte impression d'avoir piétiné les restes des ruines de son humeur...

Hors, en ce jour de lundi 7 septembre, c'est pour Camila que l'on vient en avance sur notre créneau horaire de RDV (11h) pour... après. Voilà donc que l'on négocie avec les autres participants qui ont accepté gentiment de la faire passer avant eux! Et le pire arrive sur le port de mes souvenirs : le juré qui hante mes cauchemars depuis l'an dernier est de nouveau ici... Cette fois-ci, c'est seulement 3 anciennes élèves au lieu des actuels, qui accompagnent les 2 jurés.
La scène dialoguée de Musset marche bien, mais cette fois-ci, étant un premier jour d'audition, mais étant un des Conservatoires les plus populaires de Paris, ils sont forcés de couper pour n'en voir que moins de 3 minutes! de vos capacités. J'ai jeté quelques coups d’œil sur le jury pendant le parcours libre où elle chantait superbement : ils s'échangeaient des regards en hochant la tête comme pour dire "Oui, elle a du talent" ou mieux comme, "Elle a sa place ici".

Nous sommes repartis aussitôt pour ma première audition à moi... Direction Conservatoire du 19e... Avec du retard, sans que ce soit grave du tout, nous nous trouvons dans le petit auditorium du Conservatoire. Le juré ne semble pas en colère, et plutôt pacifique. En étant le dernier à être arrivé, je suis donc censé passer en dernier.
Fontaine ornant un côté du Conservatoire Jacques Ibert
(Paris 19)
Je me demande maintenant si Alexis ne s'est pas inspiré
de cette fontaine pour celle du Porteur d'histoire
puisqu'il a étudié ici... Selon la description de sa pièce
c'est vraiment flagrant!
Aïe! Les élèves participants aux mêmes auditions sont dans la salle, placés en tant que publique derrière le jury. Et tous ceux qui sont passés par là ont eu la chance de passer par des endroits prestigieux comme le Cours Florent. Mais par contre, le truc qui m'échappe toujours aujourd'hui : pourquoi le jury et le public sont placés dans le fond de la scène, et pas sur les bancs pour laisser les candidats profiter plus de la scène?!? Parce que maintenant nous n'avons que la moitié des planches... Bref! Les candidats étaient tellement formidables! Celui qui m'a le plus impressionné dans son entretien avant sa scène dialoguée et son parcours libre, c'est celui qui en parlait lorsque Camila et moi sommes entrés : le type a fait de brillantes et longues études, avait voyagé partout (en Argentine je me suis souvenu), et avait fait le Cours Florent bien sûr (dans son cycle complet en plus!), comme pas mal de candidats qui s'étaient présenté ce jour-là.

La scène dialoguée : bien, mais une entrée bof et improvisée où Camila était à la base dans le public avant que je ne la désigne pour qu'elle vienne près du bord de scène et que j'enchaîne de ce qu'on avait prévu. Le reste était pas mal mais sans plus...
Le parcours libre : un début avec quelques rires par-ci par-là, ensuite, c'est un candidat (ou un partenaire j'en sais rien) ayant un humour aussi facile que moi qui rit la plupart du temps. Donc là... moyen moyen...

Du coup je me suis senti minable pendant l'entretien, parce que rien d'extraordinaire par rapport aux autres candidats : juste 3 ans d'option théâtre dans un lycée, un stage, et quelques spectacles amateurs avec une année sabbatique sans études et rien...

Voilà voilà...

Moralités :
  • Ne pas se laisser impressionner par l'expérience et les capacités des autres : c'est un bon plan pour vous faire perdre tous vos moyens et vous mettre le moral à 0.
  • Éviter d'improviser sur un truc dont vous êtes pas sûr et où vous hésitez à faire le Jour J et avant même d'entrer en scène : un autre bon coup à se planter, surtout si vous n'avez pas fait l'expérience avec un ou des publics différents.




2. Conservatoire Wolfgang Mozart, Paris 1er (3e vœu)

Direction vers la seconde chance, au Conservatoire du centre, après un McDo, pour élargir mes chances de faire un Conservatoire parisien cette année.

Le Gérard que nous retrouvons se doute très vite que Camille et moi étions passés ici ce matin. Le fait qu'il nous reconnaisse ne me dérange pas. Passer l'audition dans une salle de danse, et en longueur (donc étroite) qui plus est, ça... un peu plus quand même.

La scène dialoguée : il n'hésite pas à me couper (une fois de plus), mais plus gentiment cette fois-ci. Sans compter que le jury ne connaissait pas non plus l'œuvre d'Alexis Michalik que je présentais en ce moment... Moi qui espérais pouvoir leur faire la surprise. Bah faut croire que j'étais pas assez bon pour les capter.
Le parcours libre : Il rit sur le début après m'avoir demandé de faire mon entrée en partant du fond de la salle. Mais après... choux blanc au niveau des rires, notamment sur les trois anciennes élèves qui gardent le même caractère que le Gérard que j'ai connu l'an dernier. En clair : si elles avaient pu me dire d'arrêter DE SUITE bien avant la fin, en plein milieu d'une réplique, elles l'auraient fait. Vu leur regard, elles auraient tendu le bras pour m'égorger si elles étaient armées.

Donc là, je me demande encore pourquoi j'étais revenu quelques jours plus tard pour voir les résultats affichés pour convoquer les candidats retenus pour le 2nd tour.

Moralités :

  • Se préparer à ce que la pièce d'audition ne soit pas tout le temps une salle de cours de théâtre, un amphi (dans le bon sens), etc... Ça pourra très bien être, par exemple, une salle de danse étroite entourée de miroirs avec une colonne pour vous gêner.
  • Se préparer à ce que le jury vous demandera de faire. Comme par exemple, faire une entrée à certain endroit de la pièce d'audition.


3. Conservatoire Claude Debussy, Paris 17e (2nd vœu)

La journée commence TRÈS TRÈS TRÈS mal :


  • Camila a un plus gros soucis que le mien qui l'empêche de venir. Il va falloir que je me résolve à donner la réplique à une élève actuelle. Pourquoi ça commence mal? La phobie de me retrouver dans la même situation rencontrée dans l'urgence dans le Conservatoire du centre l'an dernier, sautille dans tous les coins de mon crâne. Je prie dans le train pour que ça ne soit pas le cas... tout en prenant soin de prendre le texte du Porteur avec moi pour l'élève qui me donnera la réplique.
  • Conservatoire Claude Debussy
    Site de La Joncquière
  • Sur l'inscription en ligne (où vous choisissez vos Conservatoires), la liste déroulante affichait le site de La Joncquière. Puisque le Conservatoire du 17e possédait autrefois 2 sites, dont celle de La Joncquière qui se trouve au 29 de Avenue Villiers. Or, personne ne répond à la sonnette ni à mes coups sur la porte, et la porte est fermée à clef. Alors après plus d'une heure acharnée à chercher le site de Courcelles entre les stations de métro dans un rayon de 500 mètres (et je vous rappelle qu'on est toujours à Paris, donc beaucoup de marche, en comptant la correspondance entre la ligne 2 et 3), je retourne donc à l'adresse de l'Avenue de Villiers, et des agents immobiliers de l'entreprise voisine me disent en me voyant sonner à la porte, que cette annexe est fermé depuis 3 ans. OK... Je prends l'initiative de prendre la Rue de Courcelles et de la remonter à pied parce qu'il fait beau et chaud, et que les couloirs du métro j'en ai par-dessus la tête! Donc me voilà faisant une longue ligne droite, voyant la fin de mon créneau horaire (de 11h à 11h30 selon le mail de convocation) qui ne va pas tarder à atteindre la première minute de retard, même en sachant qu'ils sont souvent en retard dans les auditions, que les minutes de retard à eux doivent être écoulées également... c'est la merde totale! surtout quand tu ne peux pas courir pour tenter le coup et demander de fixer un autre créneau. J'aurais dû prendre de la crème solaire : j'étais chaud bouillant!... et à cause du soleil, oui...
Allez, après quelques kilomètres, des pieds en compotes, j'aperçois le Conservatoire... C'est vrai qu'en voyant la tête du site de La Joncquière, j'avais comme un doute sur le fait qu'elle existait encore cette annexe...
Putain mais on a pas l'air con comme ça...
Conservatoire Claude Debussy (Paris 17)
Et voilà qu'en arrivant à l'accueil, ils me disent que les auditions sont bien loin d'être terminées. Je monte donc trois étages qui achèvent mes mollets sous-vidés par le béton qu'ils contenaient désormais. J'arrive finalement devant la salle avec une dizaine de jeunes candidats (dont certains d'entre eux sont des personnes sont là pour donner la réplique) qui attendent assis sur des chaises et aux pieds des murs alentours. Pas moins de cinq élèves du cycle 2 étaient là pour nous rassurer, être là pour nous donner la réplique, et noter nos noms. Il y avait pas photo, j'étais le dernier de mon créneau là...

Et maintenant j'attends en soufflant (et suant), et c'est une élève du cycle 2 qui me donne la réplique, et nous répétons dans une salle voisine. Tout se passe à merveille! Faisant partie des cours de cette école, elle suit à la perfection le peu d'indications que je lui donne tout en me donnant en retour d'excellents conseils sur ce qu'attend le jury.


Après trois-quatre personnes passées avant moi, voilà que l'heure a sonné... Me voilà dans une vraie salle de cours digne pour jouer une pièce de théâtre : une étendue moyenne de planches au fond noir avec des projecteurs qui vous éclaire le centre, et deux femmes assises derrière une table au milieu d'une rangée de chaises, et qui, cette fois, sont dirigées vers le fond de la scène. Si! je vous jure! pas orientés vers le publique et placées au fond de la scène, mais orientées vers le fond de la scène! Et ouais!


Voilà qu'à ma grande surprise... l'une d'entre elles connaît Le Porteur d'histoire!!! It's a miracle! Et elles ont l'air tellement plus enthousiastes de me voir jouer que dans le 1er arrondissement!



  • La scène dialoguée : Puis comme d'hab', la magie du théâtre opère... mais en mieux maintenant que je débute une superbe scène dans de très bonnes conditions scéniques : pour une fois je joue sur des planches (et dans le bon sens)! Même avec le texte en main, on avait si bien répété ensemble que c'était comme si on jouait sur le Studio des Champs-Élysées (O.K. j'exagère un petit peu sur ce coup-là), l'effet des planches et des projecteurs luisants créant un alentour sombre qui donne cette impression sans doute. Même ma façon de jouer, je la sentait hors de (mon) commun à cet instant. Sur ce, je n'ai jamais autant été fier et souriant après cette scène. S'il y avait la musique de Manuel Peskine correspondant à la scène dans le fond, ça se serait terminé par quelques larmes et bien plus d'émotions. Fier, j'étais fier!!!
  • Le parcours libre : c'était mieux que les autres fois, elles avaient un niveau de rire que j'espérais pleinement. Même si je n'étais très loin d'être parfait, mais l'élan de la scène dialoguée m'a remit d'aplomb. Et c'est vrai que par conséquent, j'étais trop excité pour faire calmement mon parcours libre.
Enfin... Après un entretien où elles semblaient avoir plus d'intérêt envers mon parcours libre, sans se soucier de savoir si j'avais quelque chose de grandiose comme le Cours Florent, j'ai parlé de tout, depuis mes 3 années de théâtre au lycée, jusqu'à mon cycle d’initiation lors de mon année de Terminale en passant par le théâtre de rue, mon stage théâtre sur la tragédie... enfin de tout quoi! J'ai même réussi à les faire rire (sans le faire exprès) sur une anecdote à propos de l'Option Théâtre et puis je parti, serein...

Je souriais plus longuement, car je savais que j'avais plus de chance de, enfin, passer pour le 2nd tour. Un sentiment que je n'ai pu connaitre l'année dernière...


VERDICT POUR LE SECOND TOUR

Après 2 échecs dans mes 1er et 3e vœux lorsque je me rend au Conservatoire du 19e et du centre de Paris en voyant une affiche aux réponses invisibles, mais négatives pour moi et Camila, voilà que le 11 septembre 2015, vers 11h, je reçois un mail : je suis convoqué pour le 2nd tour des auditions d'Art Dramatique au Conservatoire Claude Debussy, dans le 17e arrondissement de Paris.

En apprenant ceci, et puisque je ne suis jamais allé aussi loin sur le chemin qui me menait vers l'admission, me voilà quittant la chaise de mon bureau pour sauter de joie comme sur un trampoline sur les planches prêtes à craquer du grenier.

On me donne RDV le 15 septembre, de 10h à 16h pour le second tour!
Le troisième tour (qui consiste à des entretiens sur nous et sur ce que nous a apporté cette journée de stage) aura lieu de 16h à 18h.




SECOND TOUR : JOURNÉE DE STAGE


15 septembre 2015, à peu près 9h30 :
Surexcité, j'attends devant la salle où nous avions passé le premier tour, lorsque je commençais à faire connaissance avec quelques autres retenus pour ce stage, puis avec un élève du cycle 2.

Mais le temps commençait à passer vite, et voilà qu'il est presque 10h20... En croyant que la prof était en retard, nous descendons, puis voilà que nous étions dans le mauvais bateau : nous nous rendions compte que le second tour n'avait besoin qu'on monte 3 étages pour l'atteindre, puisque le stage ne se passait pas dans la même salle que le 1er tour... mais sous notre nez : dans l'auditorium dont la porte se trouvait droit dans le fond du hall d'entrée. Je vous laisse imaginer la tête de seum que moi et tous les autres avions tiré à ce moment-là.

© François SEJOURNE – Mairie du 17e arrondissement de Paris

Quand nous sommes entrés, il était presque 10h30 et tous les autres candidats retenus étaient là, ils avaient commencé les exercices depuis un bon moment... Enfin bon, on a pas eu de mal à plaider notre innocence dans cette tromperie de salle et à aussitôt rejoindre les autres. De mon côté j'ai pas mal culpabilisé pendant un bon quart d'heure quand même...


Et voilà que la journée de stage commença, avec des exercices et des entraînements aussi nouveaux et enrichissants les uns que les autres :



  • lorsque nous nous mettions en binômes pour que l'un "sculpte" l'autre qui se laissait faire pour que le premier puisse choisir la position de l'autre tout en le faisant évoluer dans ses postures et penser à raconter quelque chose si on y arrivait.
  • choisir un texte (poème, monologue, dialogue, chanson, ou bien même un extrait de roman il me semble) parmi les quelques textes que la prof nous proposait et nous devions penser à une mise en scène, peu importe le nombre d'élèves qui choisissait le même texte après une lecture de chaque papier. Nous étions trois à choisir la chanson de Abd Al Malik, Gibraltar. Avec le texte en main, et en coupant un peu le texte (on avait le droit je vous rassure), on s'en est pas trop mal sortis, et on l'a prononcé pas comme une chanson, mais comme si c'était le monologue partagé d'une pièce de théâtre.
  • mon exercice préféré a été ce qu'on a fait avec les Fables d'Ésope. D'après une fable choisie parmi ceux que la prof avait sélectionné de l'auteur Ésope, nous devions improviser nos textes pour y raconter la fable en question. J'ai eu l'honneur de jouer le rôle-titre du Garçon qui criait au loup. Même si je me prenais une sacré dérouille sur la fin, avec quelques chaises, des accessoires récupérés dans le dépôt, et quelques minutes de répétitions et de mise au point, sur le comment amener la morale en priorité, c'était une des plus belles expériences qu'on ait pu jouer dans cette salle ce jour-là. D'autres n'ont pas hésité à détourner superbement la fable en créant des personnages bien d'aujourd'hui : une partisane du FN qui devait rencontrer sa future belle-mère qui était une domestique maghrébine. Vingt-de-diousse, ce que c'était drôle!
  • ... et j'en ai sûrement oublié d'autres.

Puis, il me semble que ce fût la dernière chose qu'on ait fait pour ce second tour. Nous sommes tous retournés dans le hall à rire de cette journée, à parler de ce qu'on a aimé, de notre parcours, des Conservatoires qu'on a choisi, de tout quoi...

TROISIÈME TOUR : ENTRETIEN


Pendant nos papotages, nous passions un par un, et puis comme le temps commençait à manquer, les élèves sont passés deux par deux, puis comme le reste des candidats était pressé nous avons vite fait de passer trois par trois. J'étais dans cette catégorie.
Assis devant le premier rang de l'auditorium, c'est nous, qui passions l'entretien qui consistait à faire le bilan sur nous par rapport à cette journée de stage.

Nous répondions chacun notre tour. De mon côté, j'étais à peu près dans l'angoisse que j'avais lorsque j'étais rentré en retard dans le petit amphi du Conservatoire du 19e : je me sentais novice dans l'expérience, et par conséquent, novice dans le potentiel (navré c'est facile, et comme ça chez moi). J'étais devant le bureau, entre un auteur de théâtre, et un comédien professionnel qui faisait énormément d'impro : deux adultes, plus âgés, plus expérimentés, qui avaient eu le temps de faire partie d'une compagnie de théâtre...


Et pourtant j'étais fier de ce que je sortais comme un beau discours, sur ma vision du théâtre, et tout ce qui s'est passé ce jour-là, de ces moments passés avec de grandes rencontres avec ces gens pleins de talents.


D'autres élèves seront retirés de la liste de ceux qui sont venus aujourd'hui, alors ce n'est pas forcément parce que j'ai été retenu pour le second et troisième tour, que j'en ressortirai gagnant.

Verdict, par voie d'affichage, dans 11 jours, le samedi 27 septembre, à partir de 10h.


RÉSULTATS


Le trajet est préparé. Me voilà à la Gare de Coulommiers, le samedi 27 septembre 2015, pour le train de 7h36 en direction de Paris... C'est un ami en fac de médecine qui croise ma route depuis le point de départ. Au moins avec lui j'ai décompressé un petit minimum.

Du moins c'est ce que je pensais... En arrivant au Conservatoire, je voulais attendre Madie, que je connaissais depuis le lycée, et qui est allée aussi loin que moi dans ces concours d'entrée dans ce même Conservatoire. 10h était passé, et Madie n'arrivait toujours pas. La seule différence avec elle (et bien d'autres candidats) c'est qu'ils n'ont choisi que ce Conservatoire. Mais beaucoup comme moi, se sont présentés dans trois Conservatoires différents mais n'ont été retenus que pour le second tour du 17e.

Vous voulez savoir le pire?... Le Gérard démoniaque du 1er arrondissement était présent devant ce Conservatoire du 17e. POURQUOI?! Je sens qu'il va me porter une de ces poisses pas croyable celui-là...

Ce n'est pas Madie, mais trois autres amis connus lors du stage qui débarquent. Après un aller-retour du hall d'entrée jusqu'à dehors (où j'attendais en me rongeant les ongles et les sangs), ils m'annoncent leur résultat à eux : l'une était admise, tandis que les deux autres restaient pour le moment sur liste d'attente. Ce qui veut dire que ces deux derniers ne pourront s'inscrire dans ce Conservatoire uniquement que si sur la liste d'admis des garçons (parce que la liste possède un nombre égal entre les filles et les garçons), des élèves repartent pour y laisser leur place. Ils partent, et moi j'attends Madie, toujours...

Le Gérard est reparti depuis un bon moment, mais je redoute toujours son aura maléfique laissé à l'abandon sur cette maudite affiche que je brûle d'envie de découvrir... Ah! Madie débarque enfin avec ses parents. C'est sa mère qui m'accompagne, car hélas, la jeune comédienne a trop peur de ce qu'elle pourrait découvrir. Moi tout autant, mais le soutient parental, est absent de mon côté. Enfin bref... La mère de Madie m'accompagne, et voilà que l'on se retrouve devant le bureau d'accueil. Je lui donne mon nom, il regarde la liste... il cherche... je ne respire plus... il cherche... j'étouffe... il cherche... mes mains tremblent...

- Lui : Julien BARTH?
- Moi : Oui...
- Lui : Julien BARTH, c'est bon.



Et je respire enfin... Yes!

Car me voilà admis au Conservatoire Claude Debussy

pour le cycle 1 en Art Dramatique


Madie également, nous en tombons dans les bras sa mère et moi ainsi qu'avec sa fille qui l'apprend avec autant de soulagement!


L'instant d'après, nous nous trouvions dans l'espace détente à remplir les formulaires d'inscription.



Le rêve se met en marche. Après une longue année à y croire de tout mon être, à force de mettre tous mes espoirs dans une admission, j'ai été admis dans un Conservatoire de Paris pour une formation de comédien. Et en présentant une scène qui me tient à cœur qui plus est! Là ça devient une pièce montée de cerises sur le gâteau!
J'ai encore du mal à le réaliser.


CE QUE J'AI APPRIS SUITE A CETTE ADMISSION

Même si j'ai été entouré de gens plus professionnels lors de ces passages, qui étaient un peu plus du métier, qu'ils avaient eu le temps de découvrir plus d'avantages que moi, j'ai réussit. Et même si je suis un peu déçu de ne pas être retenu pour le 19e, je suis heureux avec la chance que j'ai obtenu. Sûrement parce que je n'étais pas préparé à d'éventuels types de conditions scéniques (orientation de scène inversée, salle de danse, public difficile, etc...) que je n'ai pas su faire face à des gens plus expérimentés, et donc que je me suis ramassé. Sûrement que le naturel par la découverte du texte par une élève du Conservatoire a fait la différence, tout en engageant volontiers les conseils de celle-ci sur les planches. Mais je ne confirme rien. Certains Conservatoires sont plus exigeants, plus sélectifs que d'autres. C'est le mystère qui n'est pas inscrit sur leur programme sur leur site de Paris. Faîtes attention. De plus j'ai appris que le stage du second tour au Conservatoire du centre n'était pas très enrichissant, pour ne pas dire chiant et ennuyeux d'après la rencontre avec d'autres témoins.

LES COURS

Pour conclure ce témoignage, je dirai que même si les vacances ont démarré, je n'ai eu qu'une envie : que ça recommence tellement que je m'ennuie! Les ateliers et cours (art dramatique, chant, danse) sont géniales. Une complicité entre les élèves du cours - même entre les cycle 1 et les cycle 2 - s'est très vite installé, et c'est tant mieux. Car au final, quelque soit notre expérience, notre parcours, chacun en a beaucoup à faire apprendre et à découvrir à l'autre. Hélas, sur les deux personnes qui m'ont accompagné lors de l'entretien, seulement une a été inscrite dans ce Conservatoire après un bref séjour sur liste d'attente. L'autre, je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Je lui souhaite bien du courage...!



Je remercie encore tous ceux qui m'ont soutenu et m'ont aidé,
Je souhaite un GROS MERDE à ceux qui tenteront leur chance sur ces Conservatoires comme il se doit, en espérant que vous gagnerez après un dur labeur sur les planches!

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